Candidat recalé à l’élection présidentielle du 25 février 2024 par le filtre du parrainage, Cheikh Hadjibou Soumaré avait pourtant tiré la sonnette d’alarme sur « les manœuvres dilatoires d’un régime à bout de souffle » pour faire accepter au peuple l’idée d’un report de ce scrutin présidentiel. Aujourd’hui, après avoir dénoncé ce report déjà acté qui, selon lui, vise à « vider le contentieux pré-électoral créé de toute pièce », l’ancien Premier ministre du Sénégal a décidé de participer au dialogue national ouvert que le Chef de l’Etat, Macky Sall, a annoncé le 3 février dernier, lors de son adresse à la nation, afin de « réunir les conditions d’une élection libre, transparente et inclusive dans un Sénégal apaisé et réconcilié ».
« Le Sénégal est à un tournant décisif de son histoire politique »
En effet, face à la presse ce jeudi 8 février, à Dakar, le président du mouvement Démocratie et République a annoncé qu’il sera à ce dialogue du fait de son caractère inclusif mais surtout pour apporter une réponse politique au sort du leader de l’ex-Pastef, Ousmane Sonko, et son candidat Bassirou Diomaye Faye, tous deux en prison. « Le Sénégal est à un tournant décisif de son histoire politique. Nous sommes, peut-être, en train d’écrire les plus belles pages d’histoire politique du Sénégal si nous savons saisir cette chance. Et c’est la raison pour laquelle, par mon expérience de l’extérieur, d’avoir connu des situations difficiles amenées par la politique, je ne suis pas en voie de ne pas parler et de ne pas m’inquiéter de ce qui pourrait arriver à notre pays si nous continuons dans cette trajectoire. Et c’est la raison pour laquelle, quand j’ai écouté le Chef de l’Etat parlé de dialogue, et surtout ce que j’ai le plus retenu, c’est le caractère inclusif de ce dialogue. Dès l’instant qu’on parle d’inclusivité, notre première pensée va, bien sûr, à ceux qui sont aujourd’hui en prison. Et c’est ça qui m’a motivé le plus à accepter ce dialogue parce que, je pense que, aussi bien Ousmane Sonko que les autres citoyens qui sont en prison du fait de leurs opinions politiques ou autres, nous sommes en devoir aussi de penser à eux. Et toutes mes pensées vont à ces jeunes qui sont aujourd’hui dans cette situation. C’est pourquoi, en tant qu’homme politique, de part ma responsabilité, je me suis engagé du fait de cette inclusivité contenu dans la déclaration de Monsieur le président de la République, de dire que je serais à ce dialogue », a expliqué Cheikh Hadjibou Soumaré.
« Pour dialoguer, il faut que les conditions de ce dialogue soient réunies. Or, les conditions de ce dialogue, c’est d’abord le sort réservé à ces gens-là »
Toutefois, le politique estime que ce dialogue annoncé par le Président Macky Sall doit réunir « toutes les conditions », notamment le sort réservé à Sonko et Cie. « Mais, comme on a l’habitude de le dire aussi, pour dialoguer, il faut deux. Pour dialoguer également, il faut que les conditions de ce dialogue soient réunies. Or, les conditions de ce dialogue, quoiqu’on puisse dire, c’est d’abord le sort réservé à ces gens-là. Et ça, ce n’est pas simplement le Chef de l’Etat, ce ne sont pas simplement les hommes politiques. C’est une affaire aussi de la justice. Et je pèse bien mes mots. Pourquoi je dis que c’est une affaire de la justice ? C’est parce que la loi, c’est l’esprit et la lettre. Appliquer la lettre, bien sûr, mais, si on doit appliquer la lettre et qu’il faille aller à des dérèglements de la société si importants, je pense que nous devons nous arrêter et penser à cela », a posé le candidat recalé encore à l’élection présidentielle par le parrainage.
Selon Cheikh Hadjibou Soumaré, il faut qu’on trouve une réponse politique à cette problématique. A l’en croire, « si aujourd’hui l’opposition politique en tant que telle est si audible, il y a une très grande part aussi apportée par Ousmane Sonko ».
« Je souhaite qu’on puisse apporter une réponse à cette problématique, et je leur souhaite de pouvoir revenir dans le champ politique, de pouvoir être des acteurs politiques et non des acteurs par procuration », a-t-il insisté.
Interpellé sur la nouvelle date fixée au 15 décembre prochain, le candidat recalé estime que le ministère de l’Intérieur se donnera les moyens de respecter ce nouveau calendrier électoral proposé par l’Assemblée nationale.