La communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) tient ce jeudi à Abuja une session extraordinaire de son conseil de médiation et de sécurité au niveau ministériel. Selon l’ordre du jour, la situation au Sénégal, ainsi que la décision du Mali, du Niger et du Burkina Faso de quitter l’organisation régionale seront les principaux sujets de discussions.
Le commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’Union africaine (UA) doit participer à la rencontre de ce jeudi à Abuja. Et sa position est claire, explique un diplomate : la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’UA veulent harmoniser leurs points de vue sur la situation dans la sous-région.
Des propositions seront faites aux chefs d’État de l’institution régionale qui devraient se réunir sur les dossiers à Addis-Abeba en marge du prochain sommet de l’Union africaine.
Pour le cas du Sénégal, il faut rapidement enlever la buée de cette belle vitrine de la démocratie du continent, résume un ministre participant à la rencontre. La solution à Dakar pourrait passer par le respect du droit et la réalité politique locale, note un autre interlocuteur.
Dans un communiqué, l’organisation sous-régionale a réclamé au Sénégal de « rétablir le calendrier électoral » mais interrogé sur France 24, le ministre des Affaires étrangères sénégalais a été clair et a répondu que le Sénégal avait son propre agenda.
Le Sénégal est respectueux des recommandations de la CEDEAO, mais nous privilégions aujourd’hui la logique politique interne qui voudrait que ce report des élections soit une opportunité pour organiser une élection libre, inclusive et transparente.
Sortie de la CEDEAO
Autre sujet sur la table de la réunion extraordinaire des ministres du Conseil de médiation et de sécurité de la CEDEAO, le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Ces trois pays persistent et signe. Ils quittent l’organisation sans respect du délai légal d’un an. Pas de panique à bord de l’organisation sous-régionale : « Nous allons proposer à nos chefs d’État de maintenir la politique de la main tendue », confie un autre interlocuteur. Plus cash, un responsable de la commission de la CEDEAO affirme de son côté que « la CEDEAO n’est pas une camisole de force, mais il y a des conditions pour la quitter ».
Serge Daniel, RFI