Une semaine après le dépôt de deux propositions de loi visant à corriger les lacunes du règlement intérieur, l’Assemblée nationale reste silencieuse. Le Premier ministre Ousmane Sonko avait menacé de faire sa déclaration de politique générale hors de l’hémicycle si le règlement intérieur n’était pas mis à jour d’ici le 15 juillet 2024. Pourtant, aucune réaction n’a été enregistrée de la part de l’Assemblée.
Cheikh Abdou Mbacké Bara Doli, vice-président du groupe parlementaire Liberté, Démocratie et Changement de la coalition Wallu du Pds, et auteur de l’une des propositions, indique que le blocage provient de leurs collègues de la majorité Benno Bokk Yakaar.
L’Assemblée Nationale Ignore les Propositions de Loi sur le Règlement Intérieur
Le groupe parlementaire de la majorité Benno Bokk Yakaar est-il engagé dans un bras de fer avec le Premier ministre Ousmane Sonko ? Ce dernier avait créé la polémique en menaçant de faire sa déclaration de politique générale hors de l’Assemblée nationale si le règlement intérieur n’était pas actualisé d’ici le 15 juillet 2024. Une semaine avant la fin de cet ultimatum, l’Assemblée reste muette.
Deux propositions de loi ont été déposées pour prévenir une crise institutionnelle : l’une par Cheikh Abdou Mbacké Bara Doli le 1er juillet, visant à modifier la loi organique n°2002-20 du 15 mai 2002 sur le règlement intérieur de l’Assemblée nationale ; l’autre, le 2 juillet, par Nafissatou Diallo et ses collègues du groupe parlementaire Liberté, Démocratie et Changement, pour permettre au Premier ministre de faire sa déclaration de politique générale.
Interrogée le 8 juillet, la députée Nafy Diallo a indiqué qu’elle n’a reçu aucun retour. « Nous avons déposé notre proposition de loi au bureau de l’Assemblée nationale. Le processus suit son cours. Pour l’instant, je n’ai aucune information sur la suite donnée à cette proposition », a-t-elle déclaré.
Cheikh Abdou Mbacké Bara Doli a précisé que les trois groupes parlementaires de la quatorzième législature ont donné leur accord pour la mise à jour du règlement intérieur. Toutefois, il pointe du doigt la majorité parlementaire pour la lenteur du processus.
L’Assemblée nationale a clôturé sa session ordinaire le 29 juin. Les députés sont en vacances jusqu’en octobre, mais des sessions extraordinaires peuvent être convoquées par le bureau de l’Assemblée, la moitié des députés, ou le président de la République. « Si les choses traînent, c’est à cause de nos collègues de la majorité Benno Bokk Yakaar », conclut Cheikh Abdou Mbacké Bara Doli.