décembre 9, 2024
Accueil » Nominations : Là où le bât blesse !

Édito par Adama Ndiaye

Tout d’abord une petite préface : le grand public est passionné par les nominations du Conseil des ministres. Chaque semaine, l’article dédié à ce sujet atteint des milliers de vues sur Seneweb, c’est un des best-sellers. Il me semble que cela traduit dans notre société très familiale et solidaire l’espérance de voir parent, un ami, une connaissance, être promue pour en retour en récolter les dividendes. D’où l’attrait et la passion que génèrent ces nominations. 

Précisément, depuis l’arrivée au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye, la plupart des critiques se concentrent sur ces nominations. On les juge trop pastéfo-pastéfien, et à rebours de la promesse de pourvoir ces postes par le biais d’appels à candidatures transparents.  Même si j’ai été heurté par la promotion de Dame Mbodj, champion des outrances, ou de l’inquiétant, Cheikh Oumar Diagne, je pense que l’on ne peut pas reprocher au chef de l’État d’accorder la priorité à ses alliés, ses hommes de confiance, ceux qui ont défendu le “projet” et Ousmane Sonko durant ces trois dernières années. 

Je crois également qu’on leur fait un procès bien injuste sur le cas de Sophie Nzinga Sy, nommée Directrice de l’Agence nationale de promotion et de développement de l’Artisanat. Je pense que l’on doit écarter ce soupçon de népotisme la visant, car qui est un peu familier de l’univers de la mode et de l’artisanat sait le travail remarquable qu’elle abat depuis des années. Elle s’est faite un nom indépendamment de celui de ses parents et a de surcroît milité au sein des instances de PASTEF. Il est donc légitime que ce nouveau régime mette en avant ses talents. On ne peut la comparer à Mansour Faye ou Karim Wade !

Le casting en général ne me pose pas problème.

 Là où le bât blesse, plutôt, c’est que le Président de la République valide l’architecture mise en place par son prédécesseur. Pour caser ses alliés et les défenseurs de la “cause Ousmane Sonko”, il maintient toutes les structures laissées par Macky Sall. Des Directions et agences inutiles survivent.  Pour un régime qui se pique de rupture, cela fait tache. En réalité, au lieu d’un changement de système, comme les partisans de PASTEF aiment à ânonner, on assiste plutôt à la mise en place d’une nouvelle caste, une élite de substitution. 

On peut également relever qu’il y a très peu d’innovation, d’originalité. En un mot, on ne sent pas la griffe PASTEF dans l’élaboration de nouvelles structures qui sont plus en phase avec les réels besoins des Sénégalais.  Ce qui laisse penser que ce parti n’était pas très bien préparé à exercer le pouvoir.  On objectera qu’ il y a encore un an ce parti était dissous et la plupart de ses cadres emprisonnés. Argument valide, certes, mais MM Faye et Sonko doivent rester fidèles à leur promesse de rationalisation du budget de fonctionnement de l’État. Et ce n’est pas en faisant du recyclage des agences et des Directions héritées de Macky Sall qu’ils y parviendront.

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