décembre 13, 2024
Accueil » Pétrole du Sénégal : Les mystères autour du contrat signé par Macky Sall avant son départ

Dans le cadre de l’exploitation du champ pétrolier Sangomar (Phase 1 de développement), Woodside, détentrice de 82 % des intérêts du projet (contre 18 % pour Petrosen), a lancé un appel d’offres pour la location de trois hélicoptères destinés au transport de son personnel et de son matériel. Cette procédure s’est déroulée sous la présidence de Macky Sall.

La société sénégalaise NHW-WA, spécialisée dans ce domaine, a remporté le marché. Avant même l’attribution officielle, NHW-WA avait déjà investi plus de 5 milliards de francs CFA en fonds propres pour préparer les installations et la logistique nécessaires à la mise en œuvre du contrat.

Cependant, au moment où NHW-WA attendait la signature de Woodside pour commencer les opérations, la société australienne a hésité à finaliser l’accord. Selon le journal « Source A », Woodside a refusé de signer le contrat, invoquant une directive du ministère sénégalais des Pétroles et Énergies. Cette directive rappelait qu’en vertu du décret 2020-2335, la société chargée du transport du personnel par hélicoptère devait impérativement détenir un Permis d’Exploitation Aérien (PEA) sénégalais avant de pouvoir fournir tout service au Sénégal.

NHW-WA a protesté et mobilisé ses avocats pour défendre sa cause. Toujours selon « Source A », ces derniers ont envoyé plusieurs courriers pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme une injustice et affirmer la détermination de leur client à maintenir sa position de meilleur soumissionnaire, comme le stipulait l’appel d’offres, ce qui avait conduit à l’élaboration du contrat en vue de sa signature.

NHW-WA a également écrit au ministre du Pétrole de l’époque, soulignant que le retard de Woodside à signer le contrat était dû à des pressions exercées par des autorités administratives de son département. Dans une lettre adressée à Woodside, la société de transport héliporté a invité la compagnie australienne à signer le contrat « dans les meilleurs délais, car il n’existe aucun obstacle juridique ». Pour rassurer Woodside, NHW-WA a affirmé qu’elle remplirait toutes les conditions légales requises pour l’exécution du contrat, précisant qu’elle avait déjà entamé les démarches pour obtenir le PEA nécessaire.

En outre, « Source A » rapporte que les avocats de NHW-WA ont également sollicité une audience auprès de l’ancien président Macky Sall pour discuter de l’importance des services que leur client entendait offrir au secteur des hydrocarbures. Cependant, cette demande est restée sans réponse.

« Convaincus d’être dans leur droit, les avocats de NHW-WA et leur client n’excluent pas de se battre jusqu’au bout pour conserver le marché », indique « Source A ». NHW-WA souligne qu’elle dispose déjà d’un agrément du ministère du Tourisme et des Transports aériens du Sénégal, ainsi que d’un permis d’exploitation délivré par un pays membre de l’UEMOA (la Côte d’Ivoire), où ses aéronefs sont immatriculés.

En résumé, cette affaire met en lumière les défis réglementaires et administratifs auxquels sont confrontées les entreprises locales, même lorsqu’elles ont remporté des appels d’offres internationaux. Les rebondissements autour de ce contrat signé juste avant le départ de Macky Sall soulèvent des questions sur les pressions et les influences dans le secteur pétrolier sénégalais.

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