La rentrée scolaire 2024-2025 au Sénégal approche à grands pas. Ce jeudi 3 octobre, les enseignants retrouveront le chemin des écoles, suivis des élèves le lundi 7 octobre. Cette rentrée s’annonce sous le signe de la réforme, avec des mesures significatives mises en place pour relever les nombreux défis auxquels le système éducatif sénégalais est confronté.
Depuis plusieurs années, le secteur de l’éducation souffre de graves dysfonctionnements : déficit d’enseignants, manque de salles de classe, absence de tables-bancs, taux d’échec alarmant, grèves syndicales à répétition, classes surchargées et abris provisoires qui remplacent les infrastructures. Ces problèmes sont accentués par les crises socio-politiques récentes, qui ont entraîné des fermetures d’écoles à travers le pays, perturbant sérieusement les cours.
Les conséquences de cette situation sont visibles dans les résultats des examens. Les taux d’échec atteignent 34% au CFEE, 26% au Bfem, et 49% au Bac. En dépit des milliards investis dans l’éducation, ces efforts n’ont pas encore produit les résultats attendus. Le Sénégal compte encore 7 145 abris provisoires, un déficit de 48 696 salles de classe, et 2 409 écoles sans latrines. Le besoin en enseignants reste critique, avec 4 527 postes à pourvoir.
Conscient de ces enjeux, le nouveau gouvernement, sous la direction du Président Bassirou Diomaye Faye, a placé la rénovation de l’école sénégalaise parmi ses priorités. Lors d’un récent Conseil des ministres, le Président a réaffirmé sa volonté de réformer en profondeur le système éducatif afin de l’aligner avec les ambitions nationales.
Des mesures concrètes ont déjà été prises pour répondre aux principaux défis. Le 28 septembre 2024, le ministère de l’Éducation nationale a distribué les ordres de service à 1 500 enseignants pour les écoles préscolaires, élémentaires et daaras modernes, ainsi qu’à 501 professeurs pour les lycées et collèges. Cela vise à garantir une reprise effective des cours dès la rentrée, ce qui n’était pas le cas les années précédentes en raison des retards dans l’affectation des enseignants.
Un autre changement majeur pour cette année scolaire est l’introduction de l’enseignement de l’anglais à l’école élémentaire. Bien que cette initiative soit saluée, certains acteurs du secteur estiment qu’il est essentiel de renforcer la formation des enseignants pour garantir le succès de cette réforme.
Pour garantir une année scolaire apaisée, d’autres défis doivent être relevés. Le ministère a fait des avancées significatives dans la gestion des carrières des enseignants, mais certains points restent encore à traiter pour satisfaire les revendications syndicales.
La rentrée scolaire 2024-2025 marque ainsi le début d’une transformation ambitieuse du système éducatif sénégalais, avec pour objectif d’offrir aux élèves une éducation de qualité et de meilleures conditions de travail pour les enseignants.