Le rejet par la majorité parlementaire du projet de réforme visant la dissolution du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) et du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) entraîne inévitablement une série de conséquences dans les jours à venir. Après de longues heures de débats, la majorité présidentielle a finalement imposé sa loi avec 83 voix contre 80, maintenant ainsi en vie ces deux institutions souvent jugées « impopulaires ».
L’une des premières répercussions de ce rejet est l’annonce d’une motion de censure par la majorité. Abdou Mbow n’a pas mâché ses mots en déclarant : « Nous déposerons cette motion de censure dès demain et demanderons une troisième session extraordinaire pour l’examiner dans les 48 heures », a-t-il affirmé à l’issue de la plénière.
Dans ce climat de tensions politiques, les cartes sont redistribuées. Les rôles pourraient s’inverser, mettant fin à la sérénité apparente de la majorité, qui se glorifie pourtant de sa victoire. Les scénarios qui se profilent à l’horizon ne sont pas favorables à Benno Bokk Yakaar (BBY). En tout état de cause, les jours de l’Assemblée nationale et des deux autres institutions semblent comptés.
Pour Cheikh Omar Sy, ancien parlementaire de la treizième législature, le président a deux options : passer par voie référendaire pour dissoudre le HCCT et le CESE, ou dissoudre l’Assemblée nationale en attendant de nouvelles élections. « Une fois le Parlement dissout, il faudra organiser les législatives. Si la majorité est obtenue à ce moment-là, ils pourront facilement dissoudre les deux institutions », a-t-il expliqué.
Suivant cette logique, le HCCT et le CESE pourraient encore résister à leurs détracteurs jusqu’en janvier ou février 2025.