décembre 12, 2024
Accueil » Trafic Migratoire : Le Sénégal, Nouveau Carrefour des Départs vers l’Espagne

Les flux migratoires en provenance du Sénégal vers l’Espagne connaissent une hausse spectaculaire. Si les migrants sénégalais constituent une part importante de ces départs, le phénomène s’étend désormais à d’autres nationalités, faisant du Sénégal un point névralgique du trafic international de migrants.

Selon Le Monde, citant le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, l’arrivée de migrants irréguliers sur les côtes espagnoles a explosé ces derniers mois. Les statistiques du ministère de l’Intérieur espagnol révèlent qu’entre le 1er janvier et le 1er août 2024, 22 304 migrants ont atteint les îles Canaries, contre 9 864 durant la même période en 2023, marquant ainsi une augmentation de 126 %. Les côtes ouest-africaines, notamment celles du Sénégal, deviennent des points de départ majeurs pour les jeunes cherchant à rejoindre l’Europe.

Bien que les départs de pirogues vers l’Europe soient familiers aux Sénégalais, le visage de la migration irrégulière évolue. Le Sénégal n’est plus seulement une terre d’émigration pour ses propres citoyens, mais aussi pour ceux de plusieurs autres pays africains. Les forces de sécurité sénégalaises ont constaté une hausse du nombre de ressortissants étrangers, comme des Guinéens, Maliens, et même des Syriens et Pakistanais, tentant de rejoindre l’Europe depuis le Sénégal.

L’opération Djoko, lancée conjointement par l’armée et la Gendarmerie nationale le 15 août 2024, a permis l’interpellation de 453 candidats à la migration, dont 239 Sénégalais, mais aussi de nombreux Guinéens, Gambiens, et d’autres nationalités africaines. Ces chiffres illustrent la transformation du Sénégal en un maillon clé dans le réseau complexe du trafic migratoire en Afrique de l’Ouest.

En 2023, près de 12 833 migrants sont arrivés en Espagne depuis le Sénégal, parmi lesquels 9 319 se sont déclarés de nationalité sénégalaise. Cette intensification du flux migratoire met en lumière les défis auxquels fait face la région, à la fois pour contrôler les départs et pour répondre aux pressions économiques et sociales qui poussent de nombreux individus à tenter la traversée périlleuse vers l’Europe.

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