Le Sénégal subit un revers financier majeur avec la dégradation de sa note souveraine par l’agence de notation Moody’s, qui l’a abaissée de Ba3 à B1 le 4 octobre 2024. Cette décision découle d’une détérioration marquée de la situation budgétaire et d’un niveau d’endettement plus élevé que prévu. Moody’s justifie ce déclassement par un « affaiblissement de la position budgétaire et de la dette » du pays, aggravé par un déficit budgétaire bien plus important que les prévisions initiales.
Un audit qui révèle un déficit budgétaire alarmant
Dans ce contexte préoccupant, le nouveau président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a commandé un audit qui a révélé que le déficit budgétaire de 2023 atteignait plus de 10%, dépassant largement les 5% annoncés par le précédent gouvernement. Suite à ces découvertes, le Sénégal a suspendu sa demande de décaissement auprès du Fonds monétaire international (FMI), initialement prévue pour juillet, afin de se concentrer sur une refonte de la gestion budgétaire et de rétablir la transparence.
Assainissement des finances publiques et surveillance accrue
Le Sénégal s’engage désormais dans un processus d’assainissement des finances publiques, avec l’appui du FMI. Cependant, Moody’s avertit que la consolidation budgétaire sera longue et complexe, malgré les prévisions d’une reprise économique solide pour 2025. L’agence a également placé la note du pays sous surveillance, laissant la porte ouverte à une nouvelle dégradation si les mesures de redressement ne portent pas leurs fruits rapidement.
Le Sénégal fait face à un double défi : rétablir la confiance des investisseurs tout en retrouvant une stabilité macroéconomique. Avec un déficit budgétaire au-dessus des normes internationales, le pays doit impérativement mettre en place des réformes structurelles pour éviter une nouvelle dégradation de sa note souveraine.