Depuis l’indépendance du Sénégal, les motions de censure ont joué un rôle clé dans la dynamique politique du pays. Ces dernières semaines, l’attention est de nouveau tournée vers cet outil parlementaire avec la nouvelle initiative du Groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar (Bby) visant à obtenir la démission du Premier ministre Ousmane Sonko. Abdou Mbow et ses collègues de la majorité parlementaire ont déposé une motion de censure, marquant une nouvelle étape dans l’histoire politique du Sénégal.
Depuis 1962, cinq motions de censure ont été soumises au vote de l’Assemblée nationale, mais seule la première, en décembre 1962, a abouti, entraînant une crise politique majeure. Le Président Macky Sall, en particulier, a vu deux tentatives échouer contre ses gouvernements, alors que Bassirou Diomaye Faye, le président actuel, fait face à une nouvelle tentative de déstabilisation parlementaire.
Historiquement, ces motions ont souvent reflété les luttes internes et les tensions politiques, de la chute du gouvernement de Mamadou Dia sous Senghor, aux échecs de Djibo Leyti Ka et de Moussa Tine contre les gouvernements de Diouf et Wade. Aujourd’hui, la motion déposée contre le gouvernement de Sonko pourrait bien changer la donne si la dynamique observée lors du rejet du projet de loi sur la suppression du Hcct et du Cese se poursuit.
En 2024, cinq mois après la troisième alternance présidentielle, la tension reste vive à l’Assemblée nationale. Les députés de Bby, déterminés à renverser le gouvernement de Sonko, attendent impatiemment sa Déclaration de politique générale. La situation est à surveiller de près, car elle pourrait bien marquer un tournant dans l’histoire parlementaire du Sénégal.